Yuo cna porbalby raed tihs esaliy desptie teh msispeillgns.
Des passages comme celui-ci rebondissent sur Internet depuis des années. Mais comment les lire ? Comment notre cerveau donne-t-il si rapidement un sens à ces lettres brouillées ? La réponse est simple : le traitement descendant.
Qu'est-ce que le traitement descendant ?
Dans le traitement descendant, les perceptions commencent par le plus général et évoluent vers le plus spécifique. Ces perceptions sont fortement influencées par nos attentes et nos connaissances préalables. En termes simples, votre cerveau applique ce qu'il sait pour combler les blancs et anticiper la suite.
Par exemple, si la moitié d'une branche d'arbre est couverte, vous avez généralement une idée de ce à quoi elle ressemble, même si la moitié n'est pas affichée. C'est parce que vous savez à quoi ressemblent les arbres d'après vos connaissances antérieures.
Le traitement des informations de haut en bas nous permet de donner un sens aux informations qui ont déjà été apportées par les sens, en partant des impressions initiales jusqu'aux détails particuliers.
Pourquoi nous utilisons le traitement descendant
Dans un monde où nous sommes entourés d'expériences sensorielles et d'informations pratiquement illimitées, le traitement descendant peut nous aider à comprendre rapidement l'environnement.
Nos sens reçoivent constamment de nouvelles informations. À tout moment, nous vivons un flot incessant d'images, de sons, d'odeurs, de goûts et de sensations physiques. Si nous devions nous concentrer de manière égale sur toutes ces sensations à chaque seconde de chaque jour, nous serions submergés.
Le traitement descendant aide à simplifier notre compréhension du monde. Cela nous permet de comprendre rapidement toutes les informations que nos sens apportent. Au fur et à mesure que vous commencez à assimiler plus d'informations sur votre environnement, vos premières impressions (qui sont basées sur des expériences et des modèles antérieurs) influencent la façon dont vous interprétez les détails les plus fins.
Ce type de traitement peut être utile lorsque nous recherchons des modèles dans notre environnement, mais ces prédispositions peuvent également entraver notre capacité à percevoir les choses de manières nouvelles et différentes.
Influences sur ce processus
Un certain nombre de facteurs peuvent influencer le traitement descendant, notamment le contexte et la motivation. Le contexte ou les circonstances dans lesquelles un événement ou un objet est perçu peuvent influencer ce que nous nous attendons à trouver dans cette situation particulière.
Si vous lisez un article sur l'alimentation et la nutrition, par exemple, vous pourriez interpréter un mot avec lequel vous n'êtes pas familier comme quelque chose lié à la nourriture. La motivation peut également vous rendre plus susceptible d'interpréter quelque chose d'une manière particulière. Par exemple, si on vous montrait une série d'images ambiguës, vous pourriez être plus motivé à les percevoir comme liées à la nourriture lorsque vous avez faim.
Exemples de traitement descendant
Afin de mieux comprendre le fonctionnement du traitement descendant, il peut être utile d'explorer quelques exemples de ce phénomène en action.
L'effet Stroop
Un exemple classique de traitement descendant en action est un phénomène connu sous le nom d'effet Stroop. Dans cette tâche, on montre aux gens une liste de mots imprimés en différentes couleurs. On leur demande ensuite de nommer la couleur de l'encre, plutôt que le mot lui-même.
Fait intéressant, les gens sont beaucoup plus lents et font plus d'erreurs lorsque le sens du mot et la couleur de l'encre ne correspondent pas. Ainsi, par exemple, les gens ont plus de mal lorsque le mot « rouge » est imprimé à l'encre verte au lieu de l'encre rouge.
Le traitement descendant explique pourquoi cette tâche est si difficile. Les gens reconnaissent automatiquement le mot avant de penser aux caractéristiques spécifiques de ce mot (comme la couleur dans laquelle il est écrit). Cela facilite la lecture du mot à haute voix plutôt que de dire la couleur du mot.
fautes de frappe
Vous tapez un message à votre patron, le relisez et appuyez sur « Envoyer ». Ce n'est qu'une fois que le message est passé dans la sphère inférieure que vous repérez trois fautes de frappe dans les premières phrases.
Si vous avez connu une version de ce scénario, vous n'êtes pas seul. La plupart des gens ont du mal à saisir leurs propres fautes de frappe. Mais ce n'est pas parce qu'ils sont stupides. Selon le psychologue Tom Stafford, c'est peut-être parce que vous êtes intelligent !
Tom Stafford, psychologue à l'Université de Sheffield au Royaume-Uni
Lorsque vous écrivez, vous essayez de transmettre du sens. C'est une tâche de très haut niveau… Nous ne captons pas tous les détails, nous ne sommes pas comme des ordinateurs ou des bases de données de la NSA. Au contraire, nous recueillons des informations sensorielles et les combinons avec ce que nous attendons, et nous en extrayons le sens.
- Tom Stafford, psychologue à l'Université de Sheffield au Royaume-UniParce que l'écriture est une tâche de haut niveau, votre cerveau vous incite à lire ce que vous pense vous devriez voir sur la page. Il remplit les détails manquants et corrige les erreurs sans même que vous vous en rendiez compte. Cela vous permet de vous concentrer sur la tâche plus complexe de transformer des phrases en idées complexes.